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Bien comprendre le labour et ses outils

Une question agite le milieu du jardinage et de l’agriculture : le labour est-il une pratique à conserver ou à abandonner ?

 

Pour ou contre le labour

Pour se développer dans de bonnes conditions, les racines d’une plante ont besoin d’une terre suffisamment aérée et meuble pour ne pas avoir à lutter contre un sol compacté. Le labour « naturel » sous l’action des vers de terre et micro-organismes est très important, mais pas toujours suffisant. Ameublir la terre est alors recommandé pour la croissance normale des plantes que vous souhaitez cultiver. Il s’agit de retourner une mince partie du sol en surface (10 à 15 cm), pour lui donner une nouvelle vitalité. C’est dans cette couche fertile que se trouvent les micro-organismes nécessaires à la croissance des plantes.

Le terme labourer est utilisé en agriculture, lorsque l'on utilise des machines agricoles. Au potager, on parlera plutôt de bêchage. Il permet de décompacter le sol et de briser les mottes de terre pour favoriser l’infiltration de l’eau et de l’air. Il sert aussi à incorporer les amendements et les engrais que vous apportez à votre terre. Enfin, il limite la repousse des « mauvaises herbes » et la prolifération des maladies.

On laboure tous les ans, de préférence en automne : c’est le labour « à grosses mottes ». L’idéal est de laisser en place les mottes de la terre labourée qui, sous l’action du gel en hiver, vont s’effriter d’elles-mêmes : c’est le meilleur des affinements en profondeur.

Cependant, pratiqué en excès, le labour a de nombreux désavantages. La couche de terre fertile est mince (10 à 15 cm). Un labour trop profond ou réalisé trop souvent risque de se retourner contre vous en appauvrissant votre sol. L’enfouissement de cette couche trop profondément entraîne la disparition des micro-organismes et perturbe aussi le travail des vers de terre : ils sont exposés aux pesticides si vous en utilisez et leur action d’aération est limité car ils ne remontent plus à la surface pour chercher la matière organique dorénavant enfouie. Toutes ces raisons mises bout à bout diminuent fortement la capacité de la terre à infiltrer et retenir l’eau.

Le labour est pour ces raisons de plus en plus remis en cause, surtout sur les sols fragiles, secs ou exposés aux climats tropicaux, pour ses conséquences sur la dégradation ou stérilisation des sols et pour la diminution des rendements qu'il entraîne, comparé aux cultures sans labour, qui sont cependant techniquement plus strictes, délicates et complexes.

Pour aller plus loin dans la question du labour, rendez-vous sur la page Cultures et Techniques.

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Le labour, une technique structurale en discussion.

Quels outils pour labourer ?

Nous traiterons ici uniquement du labour pour un jardin particulier ou un potager. Traditionnellement, on utilise un outil comme la bêche pour réaliser le labour : c’est certainement la plus pénible des tâches au jardin, alors faites bien attention à votre position et protégez votre dos ! Vous pouvez aussi opter pour un outil mécanisé comme un motoculteur ou une motobineuse, selon votre surface.
  • La bêche. C’est l’outil le plus connu, idéal pour aérer un sol sableux. Elle est très pratique pour faire de grosses mottes quand on retourne le potager à l'automne.
  • La fourche bêche à 4 dents. C'est l'outil de labour pour tous les terrains difficiles (lourds ou caillouteux). On s'en sert pour retourner la terre quand celle-ci est humide ou que le sol est argileux. Elle permet de retirer les racines sans les couper, ce qui évite la prolifération des herbes en les multipliant.
  • La grelinette. Le travail à la grelinette permet d’ameublir la terre sans la retourner complètement et de l’émietter en surface, ce qui protège la vie microbienne du sol. Elle sert aussi à incorporer les engrais verts à au sol. Elle est recommandée pour un jardinage écologique.
  • Le motoculteur. Idéal pour les grandes surfaces. Le labour mécanique avec le motoculteur se réalise avec une charrue : charrue simple, charrue réversible avec deux socs (quart de tour ou demi-tour) ou charrue japonaise (compromis entre la charrue simple et la réversible).
motobineuse MH 210 R en action