Dans son jardin, dans un champ de céréales ou dans un parc floral, des milliers de plantes et d’arbres grandissent comme on l’attend. Mais parfois, une différence se glisse dans la photographie, subtile et intrigante : les plantes albinos.
L’albinisme, une mutation naturelle
L’albinisme n’est pas qu’une mutation humaine mais bien une mutation naturelle qui touche tous les genres : animal et végétal!
L’albinisme chez les humains et les animaux se caractérise par une absence plus ou moins totale de mélanine dans le corps. C’est une particularité héréditaire qui affecte donc la pigmentation de la peau. Dans le cas des végétaux, il ne s’agit pas d’une absence de mélanine mais de chlorophylle, un pigment vert bien connu qui affecte essentiellement les feuilles et les tiges de la plante. Généralement, il en résulte un panachage des feuilles, clairement visible. Pour le différencier d’un virus qui pourrait affecter vos plantes, observez le panache du feuillage : s’il est nettement décoloré, il s’agit d’albinisme, s’il est diffus, c’est plus vraisemblablement une maladie.
Les cellules des végétaux qui ne contiennent pas de chlorophylle vivent ou plutôt survivent au dépens des cellules qui en possèdent. En clair, les parties blanches de la plante se servent des parties vertes pour rester en vie. Il s’agit d’une forme de vampirisme, ce qui explique aussi le fait que les plantes albinos meurent assez rapidement en règle générale. On constate des cas d’albinisme chez les jeunes semis et les jeunes plants. La plante en devenir puise les nutriments dans les réserves de la graine et une fois celles-ci totalement utilisées, la plante ne parvenant pas à effectuer la photosynthèse, meure.
Bon à savoir : une plante panachée qui possède un rameau ou une branche verte aura tendance à redevenir verte et un rameau blanc sur une plante normale disparaitra de lui-même.
Enfin, dans le monde végétal, l’albinisme peut être confondu avec la chlorose, une maladie qui entraîne la diminution de la concentration de chlorophylle dans le limbe foliaire des cellules mais dont la cause est une carence en fer.
Les autres types de mutations naturelles
À part les plantes albinos, il existe de nombreuses mutations naturelles chez les végétaux. Certaines sont facilement observables à l’œil nu, d’autres sont très diffuses et difficiles à reconnaître.
En voici quelques exemples, que vous avez peut-être déjà rencontrés :
- Fleurs doubles : c’est une augmentation du nombre de pétales sur une fleur
- Fleurs d’une autre couleur : dans votre parterre de fleurs rouges, vous constatez qu’une fleur est jaune. Parfois, il s’agit d’un retour à une couleur ancestrale de la plante, mais souvent il s’agit d’une nouvelle couleur
- Panachure : elle touche le feuillage de la plante. À cause d’un absence partielle de chlorophylle, les extrémités des feuilles se décolorent, laissant apparaître ses couleurs sous-jacentes : blanc, crème ou encore jaune
- Feuillage coloré : les feuilles sont vertes la plupart du temps. Parfois, le semis pousse avec un feuillage très foncé : bronze (pourpré ou rougeâtre) ou doré (vert lime à jaune chartreuse)
- Fasciation : la tige ou la fleur est aplatie comme une crête de coq
- Polyploïdie : c’est une mutation subtile qui se distingue par une tige plus solide, des feuilles et pétales plus épais et une espérance de vie augmentée. On les utilise en général pour les hybridations de végétaux.
