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Les bases du greffage au jardin

La greffe est une technique de multiplication qui vise à faire fusionner deux végétaux : un greffon sur un porte-greffe. Le principe est de combiner les atouts des deux plantes (qualité esthétique, fructifère, résistance aux maladies, au froid, à la sècheresse, facilité de culture). Chaque greffe doit son succès à la complémentarité entre les deux sujets : c’est le principe d’affinité. Il détermine en somme la durée de vie et la qualité de la greffe. Une véritable opération de chirurgie pour jardinier !

Les raisons du greffage

On utilise la greffe lorsqu’un végétal est difficile à multiplier par d’autres techniques (bouture, marcottage) ou tout simplement par semis. La greffe sert aussi pour revigorer un arbre fatigué en lui apportant un greffon jeune et sain. En jouant sur les caractéristiques des végétaux, on peut cultiver un arbre dans un sol qui ne lui convient pas, avancer sa fructification en greffant le greffon à récolter sur un porte-greffe précoce et renforcer la résistance aux maladies et aux nuisibles. La greffe permet encore d’améliorer un fruit et de modifier la variété d’un arbre. Enfin, si un arbre est abîmé, la greffe sert à transfuser de la sève pour le guérir ou bien juste à ajouter une branche sur un arbre déséquilibré.

 

Les différents types de greffe

Les greffes les plus pratiquées et qui conviennent à quasiment tous les arbres sont :
  • La greffe en fente simple
  • La greffe en couronne
  • La greffe en écusson
  • La greffe à l’anglaise simple ou double
  • La greffe en placage ou ‘Chip-budding’
Mais il en existe bien d’autres (liste non-exhaustive) :
  • La greffe par approche
  • La greffe en arc-boutant
  • La greffe en incrustation
  • La greffe à cheval
greffe greffage arbre
Le greffage : ici, la greffe à fente simple

Conseils pour bien réaliser la greffe

Les conditions du succès d’une greffe sont nombreuses. Cette technique de multiplication est une opération délicate qui nécessite rapidité et précision de la part du jardinier. Voici nos conseils pour la réussir.

Le choix du porte-greffe et du greffon

Généralement, ils appartiennent à la même famille botanique et sont donc compatibles.
  • Le porte-greffe doit être assez vigoureux pour recevoir la greffe. On le plante 18 à 20 mois avant le greffage à l’automne ou on utilise un arbre déjà en place dans le verger.
  • Pour les greffons, on prélève plusieurs rameaux d’une trentaine de centimètres sur un arbre sain et vigoureux que l’on place en jauge de sable dans un endroit sombre, froid et humide (un mur exposé au nord par exemple) ou dans le bac à légumes du réfrigérateur, soigneusement enfermés dans un récipient hermétique rempli de sable humide. Il faut veiller attentivement à ce que les greffons ne se dessèchent pas ! Le greffon doit avoir 2-3 yeux ou bourgeons répartis uniformément sur toute sa longueur.

Le cambium

La greffe est effective lorsque le cambium du greffon entre en contact avec celui du porte-greffe. Le cambium est un fin tissu de cellules de couleur vert situé sous l’écorce, entre l’aubier et le liber (cf.schéma). Il s’agit de soulever l’écorce pour les mettre en contact : plus la zone est grande, plus le contact est bon.

 

La bonne période de greffage

Les futurs greffons doivent être prélevés durant l’hiver, hors période de gel. Le greffage se pratique au printemps ou durant l’été lorsque les végétaux sont « en montée de sève ». La bonne période de greffage dépend de l’arbre à greffer. Notez que pour chaque variété d’arbre, plusieurs types de greffe sont possibles !

Comme pour toute technique, l’expérience est la clé : ne vous découragez pas, observez bien vos plantes et apprenez à les connaître. Et surtout, pratiquez le greffage !